La vision braudélienne de l'histoire à déroulement lent (la "géohistoire") repose sur la répétition, sur des cycles récurrents ; de la même manière, Sophie Ristelhueber évoque, dans les textes qui accompagnent Beyrouth, photographies et Every One, de longues continuités (mais aussi des disjonctions) entre l'Antiquité et le présent. Pour Jameson, "l'histoire lente et le temps lent sont sous-jacents à la culture et contrastent avec les changements rapides qui dominent la surface[1]" selon un modèle archéologique constitué de strates d'histoires différentielles en état d'interaction.

David Mellor, "Déchirures dans le tissu du réel : contextes de l'oeuvre de Sophie Ristelhueber", in Sophie Ristelhueber, Opérations, textes de Bruno Latour, David Mellor, Thomas Schlesser, Dijon, Les presses du réel, 2009, p. 219-220.

[1] David Ebony, "Slow Time and the Limits of Modernity : Craigie Horsfield et Frederic Jameson", Lacanian Ink, n°22 ; http://www.lacan.com/frameXXII8.html.