Dans son livre "Observations d'un voyageur en Allemagne, en France, en Angleterre et en Hollande", l'écrivain allemand Grimm, qui passa une grande partie de sa vie à Paris, décrit ainsi le coche de Paris à Strasbourg, en 1773 :
"Le moyen le plus économique de voyager est le coche ordinaire qui part une fois par semaine, le vendredi, pour Paris. Cependant, bien que ce coche soit pourvu d'une caisse suspendue à des chaînes comme d'autres véhicules, qu'il soit rembourré à l'intérieur, et réellement bien meilleur que la voiture de poste allemande, il n'en est pas moins un misérable véhicule. Il est de forme ovale, surmonté par devant et par derrière d'un grand réceptacle en osier tressé, de manière qu'on ne peut apercevoir la caisse que par les côtés. Tout cela n'aurait cependant pas grande importance pour le voyageur ; mais comme le coche est bon marché, tout espèce de gens s'y rassemblent. L'on s'y rencontre avec des individus dont, ailleurs on ne supporterait pas la compagnie pendant un quart d'heure seulement, à plus forte raison pendant des journées entières. Gens du bon ton, mendiants, moines, artistes, femmes de chambre, domestiques, tout prend place dans cette arche de Noé. Comme celle-ci peut contenir huit à dix personnes, assises dans une ellipse, et qu'en raison de la quantité de bagages elle est très lourde, il faut souvent l'atteler de huit chevaux, qui ne peuvent néanmoins faire plus de douze lieues (cinquante-quatre kilomètres) par jour. On reste donc onze jours entiers pour aller à Paris".

Paul Charbon, Au temps des malles-poste et des diligences, Histoire des transports publics et de poste du XVIIe au XIXe siècle, Strasbourg, éditions Jean-Pierre Gyss, 1979, p. 19.